« Les mots composés »,
in R. Martin (éd.), Les
concepts opératoires de l’INaLF, INaLF, 1995, pp. 15-19. En ligne.
« Essai
de typologie des noms composés français », Cahiers
de lexicologie, 69, 1996-II, pp. 71-125. En ligne.
La description des noms composés se limite souvent à un petit nombre de classes morphologiques (préposition + nom, verbe + nom, nom + nom, nom + adjectif, etc.). Une analyse plus fine permet de mettre évidence, bien au contraire, l'extrême richesse des formes de composition. Dans cette étude, plus de 700 types sont identifiés, allant des formes les plus simples (par ex. les onomatopées : "du bla-bla") aux structures les plus complexes ("des pommes de terre en robe de chambre", "une lettre recommandée avec accusé de réception"). Ce niveau de précision est indispensable pour tout traitement approprié de la langue.
« Ruptures paradigmatiques et idiomaticité », in P.
Blumenthal et S. Mejri (eds), Les séquences figées :
entre langue et discours, Zeitschrift für Französische Sprache und
Literatur, Beihefte 36, Franz Steiner Verlag, Stuttgart,
2008, pp. 99-116. En
ligne.
Cette étude met l’accent sur un des paramètres constitutifs du figement : les « ruptures paradigmatiques ». À partir d’une base de données de large couverture (plus de cent mille unités lexicales de toutes catégories : noms composés, locutions verbales, etc.), plusieurs tests sont mis en œuvre, impliquant différents types de commutation : substitution de synonymes (devenir chèvre / *devenir bique), d’antonymes (avec une analyse plus détaillée des composés de type Adjectif + Nom : un haut fonctionnaire / *un bas fonctionnaire) ou d’éléments d’une même classe sémantique (un temps de chien / *un temps de chat). Ce dernier point permet d’affiner et de généraliser l’analyse. Il faut compter aussi avec les cas de défigement, dont on trouve de nombreux exemples sur le Web (journée portes fermées) et la possibilité de double interprétation (les deux sens de table ronde). Si les irrégularités distributionnelles ne sont pas le seul élément de l’idiomaticité, dans la mesure où bien d’autres paramètres peuvent entrer en jeu, elles y contribuent pour une part significative.
« Variations graphiques des mots composés dans le Petit Larousse et le Petit Robert », Linguisticæ Investigationes, 12:2, John Benjamins B.V., Amsterdam, 1988, pp. 235-280.
L'analyse de deux
dictionnaires
français usuels — le Petit
Larousse
et le Petit Robert
— souligne
l'instabilité graphique des mots composés. Cet article met en évidence
de nombreux désaccords entre les deux ouvrages, ainsi qu'un certain
nombre de contradictions internes. L'hésitation concerne principalement
l'emploi du trait d'union (audio-visuel
ou audiovisuel,
fille-mère
ou fille mère)
et les marques du
pluriel (un corps de
troupe / un
corps de troupes, des essuie-glace
/ des essuie-glaces).
Quelle
que soit la meilleure manière de surmonter ces contradictions
(acceptation des variantes ou normalisation), il est urgent que les
dictionnaires fassent preuve de cohérence.
« Flexion des noms
et des
adjectifs composés : principes de codage », Rapport
technique, juin
2010. En
ligne.
Cette étude présente dans le détail un
système de codage des noms
et des adjectifs composés permettant de décrire, à partir de la liste
des lemmes, toutes les formes fléchies correspondantes (mise au pluriel
et, pour les adjectifs, au féminin). Il prend en compte la diversité
des formes (plusieurs centaines de types morphologiques pour les noms
composés) et la complexité de certains schémas flexionnels, notamment
pour les mots à trait d'union (FRANCS-comtois mais FRANC-comtoises,
arrière-GRAND-mères ou arrière-GRANDS-mères). Le système proposé se
veut suffisamment flexible pour pouvoir prendre en charge tous les cas
de figure.
« Un dictionnaire électronique
des mots à trait
d'union », Langue
française,
n° 108, 1995, pp. 76-85. En ligne.
This study focuses on the problem of the hyphen in French spelling. It is based upon lexical data laid out in the form of an electronic dictionary, organized according to the principle of data bases (records and fields), which means that each entry is coded in explicit terms, both formally (flexion, variants, etc.) and semantically : 17,000 hyphenated words are thus described. This lay-out lends itself to a more precise analysis of spelling. In particular, it brings into relief the correlations between the use of the hyphen and the morphological structure of compound words (over 300 types are represented) ; it appears that the possibilities of normalization and harmonization depend on word patterns. Agglutinated forms are not always to be preferred, and there is no reason for the hyphen to be systematically discarded : the ambivalence of the sign (halfway between union and separation) reflects the intrinsic duality of certain forms of composition.
« Syntaxe
du trait d'union : Structures complexes », Linguisticæ
Investigationes, 19:1, John Benjamins B.V., Amsterdam, 1995,
pp. 153-171. En
ligne.