PROBLÈMES D'ORTHOGRAPHE


L'orthographe a été – et  demeure – un de mes thèmes de prédilection, tant du point de vue de la recherche que de l'enseignement.



1. Enseignement

Sur le bien-fondé de l'enseignement de l'orthographe, y compris dans l'enseignement supérieur, on pourra lire le point de vue publié sur le site du Monde : « L'orthographe à l'université ? » Voir aussi, dans Le Nouvel Observateur, « Orthographe : rattrapage à la fac », par Jacqueline de Linares.

Encore faut-il, comme le conseillait Rouletabille, « prendre la raison par le bon bout ». Si j'ai intitulé un de mes cours « Théorie et pratique de l'orthographe », c'est pour bien souligner la complémentarité entre la réflexion et l'apprentissage. La maîtrise de l'écriture est indissociable d'une bonne connaissance du système graphique, de son histoire et de ses principes. Pour prendre un seul exemple, c'est en comprenant pourquoi on double le n de enneigé (et non celui de enivré) qu'on élimine le plus radicalement les risques d'erreur. La réflexion et l'observation, en orthographe, sont plus productives que les automatismes.

Exemple de programme




2. Recherche


Mes recherches portent, pour l'essentiel, sur les zones « instables » de l'orthographe française : variantes graphiques, mots composés, emploi de la majuscule... L'idée est d'explorer les confins du système, en poussant l'analyse aussi loin que possible, pour mieux mettre en évidence ses caractéristiques.

On pourra se reporter aux publications suivantes, dont la plupart sont disponibles en ligne :

« Variations graphiques des mots composés dans le Petit Larousse et le Petit Robert », Linguisticæ Investigationes, 12:2, John Benjamins B.V., Amsterdam, 1988, pp. 235-280.

« Orthographe et informatique : Etablissement d'un dictionnaire électronique des variantes graphiques », Langue française, n° 87, 1990, pp. 104-111. Version en ligne

Les mots à trait d'union. Problèmes de lexicographie informatique, CNRS-INaLF, Didier érudition, coll. « Etudes de sémantique lexicale », Paris, 1994, 351 p.

« Un dictionnaire électronique des mots à trait d'union », Langue française, n° 108, 1995, pp. 76-85. Version en ligne

« Syntaxe du trait d'union : Structures complexes », Linguisticæ Investigationes, 19:1, John Benjamins B.V., Amsterdam, 1995, pp. 153-171. Version en ligne

« La majuscule flottante. Remarques sur l'orthographe des noms propres composés (type NAdj) », BULAG n° 23, Centre Lucien Tesnière, Université de Franche-Comté, Besançon, 1998, pp. 123-144. Version en ligne

« Les dictionnaires d'orthographe : analyses et propositions », Cahiers de lexicologie, 2010-2, n° 97, pp. 115-138. Version en ligne




Ce dernier article fait partie d'un numéro que j'ai coordonné avec Christine Jacquet-Pfau, sur le thème Dictionnaires et orthographe (Cahiers de lexicologie 2010-2, n° 97, Éditions Classiques Garnier, 2010, 249 p.), et dont je reproduis ici le sommaire :

Camille MARTINEZ
La personnalité orthographique de trois dictionnaires millésimés (Petit Larousse, Petit Robert, Dictionnaire Hachette)

Stefan STIRNEMANN
La réforme de l’orthographe allemande et la lexicographie orthographique allemande

Christine JACQUET-PFAU
Vingt ans après, le destin des Rectifications de 1990 dans les dictionnaires : l’exemple du Dictionnaire Hachette, du Petit Larousse illustré et du Petit Robert

Henri BÉJOINT
L’orthographe de la langue anglaise, les lexicographes et les dictionnaires

Gérard PETIT
Les dictionnaires de difficultés et les difficultés orthographiques

Michel MATHIEU-COLAS
Les dictionnaires d’orthographe : analyses et propositions

André DUGAS
La variation graphique dans les dictionnaires d'argot

Françoise MARTIN-BERTHET
Un dictionnaire de morphologie lexicale : le Robert Brio

Pascale CHEMINÉE
« De plusieurs minuties de l'orthographe » ou Les hésitations de l'Académie : À propos du Dictionnaire Historique de l'Orthographe Française



Je me suis intéressé plus particulièrement à la question des mots à trait d'union, en raison même de leur complexité graphique. Ils posent un double problème :

– la forme de la jonction, le trait d'union étant en concurrence avec la soudure (fait-tout ou faitout) ou la séparation (compte-rendu ou compte rendu) ;

– le fonctionnement de la flexion : mise au pluriel (et quelquefois au féminin). Voir, sur ce dernier point, le document joint.


Par ailleurs, il est possible d'interroger une base de données mise en ligne sur le site du LDI, et qui comporte plus de 12 000 noms à trait d'union. Pour accéder à l'interface de consultation, cliquer ici.